Les nouvelles tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis viennent rappeler à quel point les relations économiques entre les deux pays sont fragiles. Avec l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains imposés par Donald Trump, le Canada riposte, cherchant à minimiser l’impact sur ses entreprises et ses citoyens. Mais que signifient réellement ces mesures pour l’avenir du commerce canadien ?

I - Un choc commercial brutal

Dès le 4 février 2025, tous les produits canadiens (sauf les ressources énergétiques) seront soumis à des droits de douane de 25 % aux États-Unis. Quant à l’énergie, elle subit une taxe de 10 %. En effet, justifiée par la lutte contre l’immigration clandestine et le trafic de fentanyl, cette décision du président Trump repose sur la Loi sur les pouvoirs économiques d’urgence internationaux.

Face à cette situation, le Canada a annoncé une série de contre-tarifs qui toucheront progressivement 155 milliards de dollars de biens américains. Dans un premier temps, une première vague de 30 milliards de dollars d’importations américaines sera taxée à 25 %, ciblant notamment des produits de consommation comme la volaille, les produits laitiers, le sucre, le vin, les cosmétiques et même les pneus. Ensuite, trois semaines plus tard, une seconde vague de 125 milliards de dollars s’attaquera aux voitures, aux produits d’acier et d’aluminium, au bœuf et aux produits aérospatiaux.

II - Une riposte mesurée mais ferme

Le gouvernement Trudeau, soutenu par les provinces et les industries locales, adopte ainsi une stratégie progressive. En effet, cette approche vise à donner le temps aux entreprises canadiennes de réorganiser leurs chaînes d’approvisionnement et de trouver des alternatives viables. Toutefois, au-delà des taxes, Ottawa envisage également des contre-mesures non tarifaires, notamment des restrictions sur l’exportation de ressources stratégiques.

Par ailleurs, les acteurs économiques canadiens sont inquiets. D’une part, la Chambre de commerce du Canada alerte sur une hausse inévitable des coûts pour les familles et les entreprises. D’autre part, Unifor, le plus grand syndicat du secteur privé, appelle à une réponse plus agressive. Enfin, le Congrès du travail du Canada propose même d’aller jusqu’à suspendre les exportations de pétrole et de minéraux critiques vers les États-Unis.

III - Une relation commerciale en péril

En 2023, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint plus de 1300 milliards de dollars, et chaque jour, environ 3,5 milliards de dollars en biens et services franchissent la frontière. Ces chiffres illustrent l’importance cruciale de cette relation économique. Toutefois, la récente escalade des droits de douane menace de perturber ce flux constant d’échanges. Confrontées à cette incertitude, les entreprises canadiennes se voient contraintes de repenser leur stratégie pour réduire leur dépendance envers le marché américain. Elles envisagent notamment de diversifier leurs partenaires commerciaux, d’explorer de nouveaux marchés internationaux et de renforcer la production locale. En résumé, cette section met en évidence la fragilité d’une relation commerciale vitale et l’urgence pour le Canada de s’adapter afin de préserver la stabilité de son économie.

Alors que la politique américaine reste imprévisible, le Canada doit s’adapter rapidement. Le gouvernement pourrait renforcer ses liens avec l’Europe et l’Asie pour compenser la dépendance aux États-Unis. Les accords comme le CETA (avec l’Union européenne) ou le CPTPP (avec l’Asie-Pacifique) deviennent plus que jamais stratégiques.

Dans cette période incertaine, une chose est sûre, le Canada ne se laisse pas faire. En jouant la carte de la résilience et de la diversification, il pourrait transformer cette crise en opportunité pour affirmer son indépendance commerciale. L’avenir du commerce canadien se jouera dans sa capacité à s’adapter aux nouvelles règles du jeu international.

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